Histoire du protège-dents

Qui l’eut cru, le protège-dents, ce petit accessoire caoutchouteux est plus que centenaire ! Il protège les sportifs depuis le début du XXe siècle. Mais comme la plupart des équipements de sport tel que les casques, les chaussures de rugby, les épaulières… il a bien évolué. Voici son histoire :

En 1890 Krause invente le protège gencive

C’est un dentiste britannique, Woolf Krause, qui met au point le premier protège-dents en 1890. Il l’appelle un protège-gencive – Gum Shield – terme encore largement utilisé en Grande-Bretagne. Il est conçu à base de gutta-percha, le caoutchouc de latex produit à partir de la sève des arbres de gutta-percha.

Ce premier modèle, conçu pour les boxeurs, était, on l’imagine aisément, très imparfait. En effet, le gutta percha à un goût nauséabond (caoutchouc également utilisé pour isoler les câbles téléphoniques). De plus, les boxeurs devaient serrer continuellement les dents pour le garder en place. Mais cela représentait tout de même une amélioration considérable par rapport aux bouchons de bois, de papier ouaté et de ruban adhésif (…) que les boxeurs utilisaient pour tenter de sauver leurs dents des coups de poing

1921, le premier protège-dents réutilisable

Son fils, Philip Krause, qui était également boxeur, a ensuite inventé le premier protège-dents réutilisable. En caoutchouc Vella il est utilisé pour la première fois dans un combat en 1921 entre Jack Britton et Ted « Kid » Lewis.

A la fin des années 20, le protège-dents est devenu un accessoire courant dans le milieu de la boxe.

Après guerre, le protège-dents se démocratise

Comme souvent, il aura fallu une innovation technologique pour que le protège-dents se démocratise et sorte du giron de la seule boxe.

En 1947, un dentiste de Los Angeles, Rodney O. Lilyquist, utilise une résine acrylique pour concevoir un nouveau protège-dents. Il peut être moulé sur les dents supérieures et inférieures. Ceci le rend donc plus confortable, plus facile à porter et moins visible.

Cela a aidé le protège-dents à gagner en popularité auprès des joueurs de basket-ball et de football… lui offrant par là-même une énorme exposition à travers tous les Etats-Unis.

Ainsi, en 1962, tous les footballeurs américains en lycée devaient porter des protège-dents. En 1973, le basket-ball universitaire américain a appliqué la même règle.

En rugby, la Nouvelle-Zélande rend le port du protège-dents obligatoire en 1997… il ne l’est pas encore en France.

L’apport inattendue de la médecine

Les boxeurs n’étaient pas les seuls à sacrifier leurs dents. Les schizophrènes et les dépressifs également! Robert E. McClure, un dentiste du Mayview State Hospital, près de Pittsburgh, réalise à la fin des années 60 que la thérapie par électrochocs provoquait le serrage, la fissuration et même l’avalage des dents cassées !

Il conçoit donc un carré de «plastique dentaire» moulé à partir d’un nouveau composé polyvalent : l’éthylène-acétate de vinyle, breveté pour la première fois aux États-Unis par la DuPont Corporation en 1956. Léger, solide, résistant à l’eau et réutilisable, le protège-dents McClure s’impose bien au delà des frontières de l’hôpital psychiatrique.

Dès les années 1990, les fabricants ont modifié l’éthylène-acétate de vinyle de McClure en un copolymère appelé PolyShok. Il a l’avantage d’être beaucoup moins cher.

Les années 90 ont donné naissance à une nouvelle forme de technologie : le protège-dents thermoformable !

Et maintenant….

De nouvelles marques surfent sur un marché en plein expansion. Avec des prix dès 5 €, le protège-dents a conquis de nouveaux sports et s’est démocratisé.

L’association de plusieurs matériaux le rend également plus léger, plus fin et donc plus confortable, permettant ainsi de convaincre de nombreux sportifs réticents.